Voyager seul, non pas pour fuir, mais pour mieux se retrouver

Voyager seul, non pas pour fuir, mais pour mieux se retrouver

21 octobre 2025

Alors que beaucoup profitent des congés pour s’évader en famille ou entre amis, un autre profil de voyageur émerge, plus discret mais de plus en plus visible : celui qui part seul. Non pas par contrainte, mais par choix. Voyager seul, c’est décider de se retrouver, de suivre son propre rythme, d’écouter ses envies sans compromis. Une tendance que confirment aujourd’hui toutes les grandes études du secteur touristique.

Le voyage solo n’est plus marginal

Longtemps perçu comme une expérience atypique ou réservée aux grands aventuriers, le voyage solo s’impose désormais comme une vraie pratique de fond.
Le Hilton Trends Report 2025 identifie même un nouveau type de voyageur : les “MeMooners”, ces globe-trotters qui s’offrent un voyage pour eux-mêmes, comme un cadeau personnel.
Selon ce rapport, 58 % des experts Hilton s’attendent à une croissance continue du voyage en solo en 2025. Au Royaume-Uni, 34 % des personnes interrogées envisagent un séjour solo avant la fin de l’année.

D’autres chiffres confirment cette évolution :

• D’après l’ABTA, 16 % des voyageurs ont effectué un voyage seul en 2023, contre 11 % un an plus tôt.
• Le cabinet Grand View Research prévoit que le marché mondial du voyage solo atteindra plus d’un trillion de dollars d’ici 2030, avec une croissance annuelle de plus de 14 %.
• Sur les moteurs de recherche, les requêtes pour “solo travel” ont augmenté de près de 60 % depuis 2022, selon Atlys.

Pourquoi cette envie de solitude choisie ?

Le succès du voyage solo raconte aussi quelque chose de notre époque. Nos vies accélérées, nos connexions permanentes et nos agendas saturés créent un besoin croissant de respiration individuelle. Partir seul devient alors une forme de pause consciente, une manière d’appuyer sur “reset”.

Les motivations varient :

• Chercher la liberté d’organiser son temps, ses envies, ses découvertes
• Se recentrer après une période de transition (changement de vie, surcharge professionnelle, séparation…).
• Vivre une expérience plus authentique, loin des compromis et des itinéraires collectifs.
• Et parfois, simplement apprendre à se faire confiance.

Hilton observe d’ailleurs que beaucoup de “MeMooners” voyagent avec un livre ou un carnet, symboles d’un moment introspectif. D’autres emmènent leur animal de compagnie, pour allier indépendance et réconfort.

Voyager seul ne veut pas dire voyager isolé

Le voyage solo ne rime pas avec solitude. Les plateformes communautaires, les applications de rencontres amicales et les hébergements participatifs ont transformé la façon de voyager seul.
Les auberges design, les colivings et les séjours “work & travel” permettent de rencontrer d’autres voyageurs tout en gardant son indépendance. On parle désormais de voyage solo social : on part seul, mais on se relie sur place à d’autres explorateurs. C’est particulièrement vrai chez les Millennials et la Génération Z, qui privilégient les expériences partagées, même lorsqu’ils voyagent individuellement.

Un voyage pour soi, pas contre les autres

Partir seul ne signifie pas être seul. C’est un choix, souvent réfléchi, de voyager à son rythme. De se réveiller quand on veut, de flâner sans plan, de parler à qui l’on croise, ou de se taire si l’on en a besoin. Et cette liberté, beaucoup la décrivent comme un luxe. Un luxe émotionnel, celui d’être pleinement présent à ce que l’on vit. Le voyage solo, au fond, n’est pas qu’une question de destination. C’est une expérience intérieure, celle qui fait naître la confiance, l’écoute et la curiosité, celle où l’on comprend que voyager seul, c’est aussi se donner la chance de se (re)découvrir.