Productivité au travail : open space, bureau fermé ou télétravail — que disent vraiment les données ?

Productivité au travail : open space, bureau fermé ou télétravail — que disent vraiment les données ?

2 juin 2025

Depuis plusieurs décennies, les entreprises expérimentent différentes configurations d’espaces de travail : bureaux fermés, open spaces, télétravail, modèles hybrides… Chaque approche prétend favoriser la productivité et le bien-être des employés. Mais qu’en est-il réellement ? Quelles configurations sont les plus efficaces selon les données disponibles ?

1. Open space : une collaboration surévaluée ?

L’open space a longtemps été vanté pour favoriser la collaboration et la communication. Cependant, des études récentes remettent en question ces avantages supposés.

• Réduction des interactions en face à face : une étude de la Harvard Business School a révélé que les interactions en personne diminuaient de 70 % après le passage à un open space, tandis que les échanges par e-mail augmentaient de 67 % et ceux par messagerie instantanée de 75 %.
• Augmentation du stress et des distractions : les open spaces peuvent entraîner une surcharge sensorielle, une diminution de la concentration et une augmentation du stress, affectant ainsi la productivité globale.

2. Bureaux fermés : un retour en grâce ?

Les bureaux individuels offrent des avantages notables en termes de concentration et de réduction des distractions.

• Amélioration de la concentration : les employés dans des bureaux fermés signalent une meilleure capacité à se concentrer sur des tâches complexes sans interruptions constantes.
• Satisfaction accrue : une étude de Gensler a montré que les employés dans des environnements bien conçus, incluant des bureaux fermés, étaient 19 % plus productifs et 79 % plus satisfaits de leur travail.

3. Télétravail et modèles hybrides : flexibilité et efficacité

Le télétravail, largement adopté pendant la pandémie de COVID-19, a démontré des effets positifs sur la productivité et le bien-être des employés.

• Productivité maintenue voire améliorée : une étude de l’OCDE a révélé que le télétravail n’avait pas d’impact négatif sur la productivité, et pouvait même l’améliorer dans certains cas.
• Réduction de l’absentéisme : le télétravail peut réduire les jours de maladie et les retards, contribuant ainsi à une meilleure performance globale.
• Préférences des employés : de nombreux employés expriment une préférence pour des modèles hybrides, combinant travail à distance et présence au bureau, afin de bénéficier des avantages des deux modes.

4. Vers des environnements de travail adaptatifs

Il n’existe pas de solution universelle en matière d’aménagement de l’espace de travail. L’efficacité dépend souvent de la nature des tâches et des préférences individuelles.

• Approche basée sur l’activité : adapter l’environnement de travail en fonction des activités spécifiques (réunions, travail individuel, collaboration) peut optimiser la productivité.
• Importance du choix et de la flexibilité : offrir aux employés la possibilité de choisir leur environnement de travail en fonction de leurs besoins peut améliorer leur engagement et leur performance.

“Ce n’est pas l’espace qui fait la productivité, c’est la possibilité de choisir.”

Nous sommes nombreux à apprécier l’open space pour sa lumière, sa convivialité, ou l’élan collectif qu’il peut susciter. Tout comme d’autres préféreront un bureau fermé pour sa tranquillité, ou le télétravail pour sa flexibilité. Pourtant, aucun de ces formats n’est parfait en soi : l’open space peut épuiser, le bureau fermé peut isoler, et le télétravail peut brouiller les repères.

Ce que soulignent les données, ce n’est pas la supériorité d’un modèle sur un autre, mais le besoin d’alternance et d’ajustement. La productivité durable naît moins d’un agencement figé que de notre capacité à naviguer entre les différents modes de travail — selon nos tâches, nos rythmes, et nos besoins du moment.

Nous passons une grande partie de nos journées dans ces espaces. Il est donc essentiel de penser leur aménagement non pas en termes de tendances, mais en termes de liberté et de soutenabilité. Car ce n’est pas un type de bureau qui rend performant — c’est la possibilité de choisir celui dont nous avons besoin, au bon moment.